L’épreuve de vagues en windsurf peut être considérée comme une discipline acrobatique par les figures qu’elle impose pour la performance. Si au début des années 80 il ne s’agissait que d’une évolution dans les vagues ponctuée de sauts et de surfs simples, les funboarders s’expriment désormais par la réalisation de sauts à rotation avant ou arrière et de surfs aux postures à la limite de l’équilibre.
L’entraînement des coureurs n’a connu que peu d’évolution. Exclusivement technique, il s’est longtemps basé sur la répétition de figures dans différentes configurations de navigation.
L’épreuve de vagues
L’épreuve de vagues trouve son originalité au sein des pratiques compétitives « voile », la performance ne se mesure pas au terme d’une course contre un ou plusieurs adversaires sur un parcours défini, mais par la démonstration sous forme duelle d’une virtuosité technique dans un espace et un temps définis.
Le duel dure environ 10 minutes dans un espace délimité par des pavillons ou des éléments naturels.
Chaque figure est évaluée par des juges. A l’issu du duel, les juges effectuent la somme des notes des meilleures figures (nombre déterminé selon les conditions de navigation).
Les compétiteurs sont également jugés sur l’impression générale. Elle concerne la construction de la manche, la variété, la prise de risque, le placement, le choix des vagues, la réussite, le style, la fluidité, la radicalité.
Cette situation impose « a priori » au funboarder de répondre à des exigences multiples. Il doit piloter une planche à voile, organiser son évolution dans le temps et l’espace définis, réaliser des figures, optimiser leur nombre et niveau de difficulté, s’adapter à un environnement dynamique, incertain et fluctuant (vent, vagues, courant, adversaire…).
Les éléments acrobatiques proposés sont de deux ordres :
a) Les sauts sont classés en 4 catégories :
* Les « rotations avant » : le funboarder effectue une ou deux rotations avant avec son matériel.
* Les « rotations arrière » : le funboarder effectue une rotation arrière complète avec son matériel.
* Les « sauts sans rotation ».
* Les « combinaisons » associent deux figures dans un même saut.
Les juges prennent en compte la difficulté de la figure, la hauteur, l’amplitude et la réception.

b) Les surfs :
Le surf est une évolution sur la vague. Le funboarder, porté par la vague, se sert de sa puissance pour effectuer des figures. Il est jugé selon les critères suivants : vitesse, fluidité, courbe, radicalité, puissance, proximité de la partie critique de la vague, variété et difficulté des figures proposées.

Depuis 1980, le niveau de performance des compétiteurs a augmenté de façon spectaculaire grâce à l’évolution technologique, à la spécialisation des pratiquants et à une rapide diffusion des nouvelles figures par la presse spécialisée.
Pour préparer cette épreuve, l’entraînement des coureurs se construit habituellement autour de la préoccupation technique. Les compétiteurs s’exercent à des productions de formes, essayent de « passer » des figures de plus en plus difficiles, les répètent pour les intégrer et les adaptent aux différentes conditions de navigation. L’utilisation de la vidéo est fréquente pour compléter les retours du planchiste. Les nouvelles figures sont analysées à terre à partir de vidéos ou photos et ensuite tentées sur l’eau.
Dans le prochain article, nous verrons, à partir de l’analyse de l’expertise en vagues, que la conception exclusivement technique de la préparation des compétiteurs est réductrice.