Cet article est la suite de l’article « Le départ en slalom: Aspects tactiques » dans lequel les aspects tactiques en lien avec les paramètres parcours, vent et mer étaient questionnés pour établir un plan stratégique au départ. Cette suite se centre sur les paramètres sociaux et matériels guidant la réflexion tactique et la prise de risque.
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Forces en présence
Jusqu’en finale, l’enjeu est d’être dans les 4 premiers de son heat (poule de 8) pour se qualifier pour le tour suivant. Les adversaires en présence constituent un élément fondamental dans la réflexion stratégique et notamment pour déterminer le niveau de prise de risque et les possibles sur le placement sur la ligne. Il dépend du niveau de la compétition. Aujourd’hui, sur la coupe du Monde, les coureurs ont coutume de dire que dès le premier tour, il faut être dans un engagement quasi total, vu le niveau général des coureurs. Ce qui n’était pas le cas il y a quelques années. Par contre sur des épreuves comme un mondial IFCA ou d’un championnat de France AFF ou Espoirs, les différences de niveau sont notables sur les premiers tours.
- Quels sont mes adversaires dans mon heat ?
- Y a-t-il 2, 3 ou 4 adversaires potentiellement plus rapides que moi ? Dois-je alors prendre tous les risques au départ pour partir dans les premiers et avoir une chance de me qualifier ou alors j’ai la vitesse pour revenir même si j’ai un léger retard sur la ligne…? Effectivement, selon le niveau, la prise de risque peut être maximale dès le premier tour parce que les forces en présence sont supérieures. Sans prise de risque, quasi aucune chance de passer au tour suivant… Pour les uns ce sera au premier tour, pour les meilleurs ce sera en demi finale… La prise de risque se fera soit sur un mode « timing », c’est-à-dire dictée en premier lieu par le chrono, ou sur un mode « flotte », motivée par un positionnement par rapport à la flotte.
- A l’entraînement, donnez des consignes individuelles de niveau de prise de risque sur les exercices de départ pour développer des compétences de gestion du timing en fonction du niveau de prise de risque choisi: mode timing « risque », mode timing » safe », mode flotte « risque », mode flotte « safe ».
- Est-ce que je peux arriver à prendre ma place à l’endroit le plus favorable de la ligne ? Beaucoup de riders voudront cette place, est-ce que j’ai le niveau pour pouvoir m’imposer à cette place, est-ce que je peux tenir en vitesse les autres riders si je pars avec eux en bas de la ligne par exemple? Est-ce que je joue la sécurité en cherchant une place « moins favorable » mais plus dégagée sur la ligne… Autant de questionnements qui sont importants pour le premier bord et qui auront une influence déterminante sur votre vitesse et votre positionnement à la première bouée.
- A l’entraînement, donnez des consignes individuelles de positionnement sur la ligne de départ. Réfléchir avec le coureur sur les meilleures stratégies possibles en fonction de son niveau et des forces en présence.
- Y a-t-il 2, 3 ou 4 adversaires potentiellement plus rapides que moi ? Dois-je alors prendre tous les risques au départ pour partir dans les premiers et avoir une chance de me qualifier ou alors j’ai la vitesse pour revenir même si j’ai un léger retard sur la ligne…? Effectivement, selon le niveau, la prise de risque peut être maximale dès le premier tour parce que les forces en présence sont supérieures. Sans prise de risque, quasi aucune chance de passer au tour suivant… Pour les uns ce sera au premier tour, pour les meilleurs ce sera en demi finale… La prise de risque se fera soit sur un mode « timing », c’est-à-dire dictée en premier lieu par le chrono, ou sur un mode « flotte », motivée par un positionnement par rapport à la flotte.
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Matériel utilisé
Le slalom est un sport mécanique, le niveau du sportif dépend évidemment de ses compétences de régatier au sens général (technique, physique, psychologique) mais comme les compétences s’expriment sur un engin, la partie technologique aura évidemment un gros impact sur la performance…
- Est-ce que j’ai le matériel idéal pour les conditions de vent et de mer ? ou planche trop volumineuse ou pas assez ? ou suis-je sous toilé ou sur toilé ? Ces réponses vont avoir une influence sur la vitesse et sur la possibilité d’avoir ou non des allures optimales : par exemple, sous toilé, il sera difficile d’être rapide en étant bien abattu, donc cela limite les possibles en choix de positionnement sur la ligne de départ…
- A l’entraînement, travailler aussi avec du matériel non optimal pour les conditions permet de s’entraîner à gérer des situations de changement soudains de conditions en compétition qui ne permettent pas d’aller changer de matériel.
- Ai-je fait le bon choix d’aileron ? est-ce que j’ai un aileron qui me permet de bien abattre ? d’avoir de l’appui pour bien caper ? ou les deux ? L’aileron est un élément essentiel dans la performance, il a une influence importante sur la vitesse, sur la vitesse en fonction de l’allure. Cela dépend de ses propriétés mécaniques et de son profil.
- À l’entraînement, tests de différents ailerons pour à la fois valider les ailerons performants en fonction des conditions, mais aussi pour connaitre le champ des possibles de chaque aileron.
Potentiel de vitesse
Son potentiel de vitesse même s’il se met en œuvre principalement une fois le départ donné a un impact sur le choix de positionnement sur la ligne et par rapport aux autres, car il va déterminer des choix de possibles plus ou moins efficaces sur le premier bord.
- Suis-je rapide dans ces conditions de vent et de mer ? On peut être plus ou moins à l’aise ou rapide en fonction des conditions de vent et de mer. C’est souvent lié au principal lieu d’entraînement du sportif. Par exemple, s’entraîner la majeure partie du temps à Gruissan développe une plus grande aisance à naviguer dans des conditions de vent très fort en petite surface de voile et planche à faible volume que s’entraîner sur la côte atlantique… C’est aussi valable pour le type de conditions de mer dans lequel on s’entraîne, plan d’eau plat ou agité…
- A l’entraînement, varier les lieux de navigation pour s’habituer à conduire en contrôle son engin à haute vitesse dans des conditions différentes… par exemple naviguer à fond très abattu au Jaï par fort Mistral demande une grande expérience du plan d’eau…).
- Est-ce que je peux bien accélérer ? Suis-je capable d’avoir une accélération franche dans ce type de conditions de vent et de mer avec le matériel que j’utilise et avec mon niveau ? Si par exemple je suis sous toilé, je ne pourrais pas avoir une grande différence de vitesse entre ma vitesse d’approche et ma vitesse max, donc plutôt privilégier des positions dégagées sur la ligne pour ne pas risquer de se faire couvrir. Si au contraire, mon contrôle de la planche et mon matériel me permettent de donner de grandes accélérations, je peux alors chercher des positions plus fréquentées sachant que je peux prétendre me dégager par mon potentiel d’accélération.
- Ai-je une bonne vitesse de « replacement »? La vitesse de « replacement » en slalom est celle sur un bord travers voire même légèrement capé. Avoir une bonne vitesse de replacement permet notamment de partir bas sur la ligne, de plonger dessous et de remonter sous la flotte sur la fin du bord. Cela exige l’utilisation d’un aileron permettant d’accepter un fort appui sans pour autant perdre en vitesse. C’est un atout majeur car cela permet de se dégager d’une situation défavorable, de plonger sous le vent pour chercher du vent frais sans perdre trop de vitesse lorsqu’il faudra « remonter » vers la bouée, de rester à l’intérieur à l’arrivée à la bouée, de « sortir » des adversaires…
Suis-je un excellent jibeur ?
Etre performant au jibe est un atout à prendre en compte dans sa réflexion stratégique sur le départ. En effet, les marques offrent la possibilité de gagner des places, notamment sur la première où l’on peut avoir la possibilité de dépasser plusieurs concurrents d’un seul coup. L’efficacité au jibe peut donc permettre de palier un déficit de vitesse. Dans ce cas, les placements dégagés sur la ligne et plutôt sur la moitié au vent pour à la fois favoriser la vitesse mais surtout pour être dans une position qui permette d’avoir une bonne vision de l’ensemble de la situation à l’arrivée à la bouée. Cette position à la bouée permettra aux bons jibeurs de saisir des opportunités de trajectoire pour tenter de doubler leurs adversaires lors de la manœuvre.
- A l’entraînement, travailler évidemment ce jibe de la première bouée! La technique est importante mais il s’agit aussi d’être capable de jiber très efficacement avec des adversaires au contact, de pouvoir modifier sa trajectoire en cours de manœuvre, d’avoir dans sa besace plusieurs styles de jibes, de savoir analyser rapidement une situation avant la marque, d’avoir une relance très efficace…
A toi de jouer! Merci pour votre lecture!
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